XV.4. Monnaie directe

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Màj : 13 juil. 2023   –   # pages : 2

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La monnaie directe (MD) est une version (théorique) dérivée du concept de monnaie libre (ML). Monnaies directes et libres ont en commun le principe de symétrie (i) dans la création monétaire (à taux constant), et (ii) dans sa distribution (inconditionnelle, égalitaire, et aux seules personnes physiques).

La seule différence entre les deux – mais fondamentale en terme de facilité de compréhension et d'utilisation – c'est que la monnaie directe serait gérée non pas en réseau "décentralisé" – dont l'utilisation requiert une culture informatique actuellement inexistante chez la plupart de la population – mais par la Banque centrale. En outre l'on postule que celle dernière est gérée sous statut de coopérative publique, dans un régime de démocratie directe.

Monnaies directe et libre ne diffèrent donc que dans le paradigme de décentralisation du système informatique monétaire :

  • monnaie libre : système intégralement distribué ;
  • monnaie directe : système mixte évolutif (maximisation progressive de la décentralisation).

Pour le reste c'est la même chose : qu'il s'agisse de monnaie directe ou libre, la création monétaire se fait à rythme constant, et est intégralement et gratuitement partagée entre les seules personnes physiques (principe de symétrie spatio-temporelle de la création et allocation monétaire). La différence entre ces deux monnaies symétriques réside donc moins dans le fond théorique que dans la forme applicative : puriste dans le cas de la ML, pragmatique dans le cas de la MD.

Le principe de monnaie directe consiste donc simplement à appliquer le principe de création et distribution monétaire symétrique à la monnaie nationale, laquelle est gérée par la Banque centrale nationale. C'est à ce niveau notamment que s'applique le principe évolutif de minimisation de la centralisation, c-à-d de maximisation de la décentralisation, au fur et à mesure que le progrès technologique et culturel supprime les difficultés pratiques liées aux systèmes distribués.

En effet, dans notre "Analyse de la monnaie libre", nous avons montré que le paradigme puriste de la monnaie libre est limité notamment par le théorème CAP, qui rend beaucoup plus difficile (voire impossible ?) la généralisation, à l'ensemble de la population, du principe de symétrie, dans un réseau intégralement décentralisé.

Ainsi on peut dire que :

  • la ML est fondée sur le principe de
    maximisation de la symétrie sous contrainte de 100% décentralisé ;
  • la ML est fondée sur le principe inverse de
    maximisation de la décentralisation sous contrainte de 100% symétrique.

Les adeptes de la ML réfutent cette typologie, en affirmant que la distribution des fonctions de gestion du réseau monétaire est un principe de symétrie (donc au même titre que la création monétaire à taux constant, et la distribution monétaire inconditionnelle et intégrale entre les seules personnes physiques). Cela n'est pas faux en théorie, mais ce que nous avons montré dans notre analyse de la monnaie libre, c'est que cela n'est pas vérifié en pratique, précisément en raison du théorème CAP.

Soulignons enfin deux points contextuels importants :

  • MD et ML sont deux voies de développement parallèles (pragmatique vs puriste), dont la complémentarité devrait stimuler l'évolution globale vers un système monétaire symétrique ;
  • la notion de monnaie directe constitue le fondement du financement distributif de notre allocation universelle (AUD), qui représente 16 % de l'AU [approfondir] ;
  • étant donné que les pouvoirs financier et politique sont intimement liés, il en va de même des moyens pour les partager !

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Auteur : F. Jortay   |   Contact :   |   Suivre : infolettre

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